Rappelons que le président français Emmanuel Macron a annoncé le 17 février le retrait définitif des troupes de l'opération Barhane du Mali et leur redéploiement vers le Niger voisin. C'est ce retrait des forces françaises que la population malienne réclamait depuis longtemps. Les Maliens se rendaient régulièrement aux manifestations anti-françaises, qualifiant Barkhanecomme une force d'occupation.Les relations entre Bamako et Paris se sont également rapidement détériorées en raison de déclarations inappropriées et irrespectueuses d'hommes politiques français envers les autorités maliennes.
En fin de compte, tant les Maliens que les autorités de transition du Mali ont qualifié l'opération Barkhane d'échec, car pendant de nombreuses années de présence au Mali, les militaires français n'ont pas réussi à éradiquer la menace terroriste, mais au contraire, le terrorisme a continué de se propager dans tout le pays. Ainsi, l'annonce par la partie française du retrait des troupes de Barkhane était favorable à tous au Mali.
Pourtant, le 11 mars, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane a annoncé que la France continuerait à apporter un soutien aérien militaire aux forces maliennes : « Nous allons continuer à aider par voie aérienne en formant des gens sur le terrain ».
La France, selon toute vraisemblance, n'a, une fois de plus, pas tenu compte de l'avis des autorités de transition maliennes. Toutefois, après l'annonce du départ de Barkhane, le gouvernement du Mali a exigé, sous la forme d’un communiqué lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, le retrait immédiat, «sans délai» des troupes françaises. Cela soulève une question logique pourquoi le Mali doit encore accepter la présence de chasseurs-bombardiers français dans l’espace aérien malien ?
Le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM), à son tour, a condamné les manœuvres aériennes de la force Barkane dans les localités de Hombori, Boulkessi, Tessit, Gorom Gorom au Mali. Le Collectif a fait remarquer que selon la dernière déclaration du Ministre de la Défense, le Colonel Sadio CAMARA lors de la cérémonie de réception des équipements Militaires, l’armée malienne n'a pas besoin de soutiens extérieurs pour la stabilisation du pays: « Notre armée nationale est capable d'opérer en toute autonomie, sans demander de l'aide à qui que ce soit ».
A cet égard, le CDM a considéré la violation de l'espace aérien malien comme un acte d'atteinte à la souveraineté nationale du Mali et a demandé aux différentes institutions sous régionales, internationales, aux associations et regroupements politiques du Mali à condamner cette violation. De plus, le CDM invite le G5 Sahel à tenir compte de la situation actuelle du pays surtout en ses rapports avec la France pour éviter des telles dérives.À défaut, le Collectif va demander aux autorités de la Transition Panafricaine du Mali à se désolidariser du G5 Sahel.
Les FAMa sont priées de ne pas tomber dans la provocation de la France, dans la distraction et de continuer à faire bien leur travail dans la plus grande vigilance, en attendant le retrait définitif des forces Barkhane du territoire malien.
Grégoire Cyrille Dongobada, observateur militaire, chercheur en études politiques